16 févr. 2010

Elevons le débat.



Aujourd’hui comme l’indique le titre de ce post, j’ai envie de vous parler de cybernétique, comme ça pour me la péter…
J’ai envie d’élever le débat donc, à un niveau où malheureusement j’ai un mal fou à suivre.

Quand j’étais jeune, il y’avait un gag de Gotlib qui me faisait beaucoup rire ; dans une rubrique à brac consacrée à la science fiction, il nous parlait des mutants et de leur capacité hallucinante à replier une carte routière sans jamais se tromper, concluant qu’à chaque fois qu’il faisait le test il constatait avec amertume qu’il n’était pas un mutant.
Eh bien pour la cybernétique et moi c’est pareil, j’aimerais bien être un mutant, mais je me rends compte avec déception que... voilà... loin s’en faut.
C’est vrai, on est dans la cyberculture, on nous donne du cyber à toutes les sauces, et moi je n’avais jamais pris la peine de chercher ce que ça voulait dire, me contentant d’imaginer que ça devait être un vague synonyme de futuriste. Donc j’ai cherché.
D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas un truc si compliqué que ça, mais sans me vanter j’ai un mal fou à piger. J’ai tenté l’article sur wikipédia, et bien qu’il fût rédigé en français j’ai eu très vite l’impression de lire une langue étrangère. J’ai cherché dans google "la cybernétique pour les nuls expliquée aux cons" et j’ai rien trouvé… frustration.
Du peu que j’ai compris, la cybernétique est une science qui étudie les échanges d’information dans un système, ce qui en fait une science particulièrement vaste dans la mesure où pratiquement tout est système.
On retrouve ainsi la cybernétique en médecine, en biologie, en politique, en informatique et l’autre fois il m’a bien semblé en voir une sous le lit.
Je suis tout de même tombé sur l’interview d’un type qui expliquait qu’au grand désarroi de quelques scientifiques "hard-core", la cybernétique est devenue une science élitiste qui permet aux dominants de connaître d’avantage les dominés qu’ils ne se connaissent eux même. Bon le gars était visiblement dans un trip Orwellien aigüe, mais en tant que dominé je me suis dis "bon sang t’as trouvé la pierre de rosette fonce, retourne sur wikipédia !"

Deuxième lecture attentive en cliquant sur tous les liens cette fois, et là bingo : je pige toujours rien. Cependant dérivant d’articles obscurs en définitions laborieuses je tombe sur un concept qui me parle, apparu dans le sillage de la cybernétique et utilisé à l'origine dans la recherche sur la schizophrénie : le principe de double contrainte. Le moyen idéal de paralyser un élément d’un système. Envoyez deux informations contradictoires, et c’est l’ippon, balayette clé de bras, l’élément est tétanisé et fonctionne au ralenti pendant que le reste du système continue sa course. Est-ce l’ambiance paranoïde du site où j’avais trouvé l’info qui me rappelait à de vieilles lunes ? Toujours est-il que j’ai immédiatement pensé aux oxymores. (Mais si j’en avais déjà parlé)
Je ne vais pas vous refaire l’article, en gros disons que l’oxymore est un idiome composé de deux termes contradictoires. Certains sont assez célèbres : Téléréalité, frappe-chirurgicale, Guerre-propre, discrimination-positive…
Avouez que ça tétanise, c’est censé faire passer la pilule avec un peu de miel, mais je trouve que ça coince. Particulièrement sensible aux mots, il m’arrive souvent de visualiser ce que j’entends, et parfois en pleine discussion sérieuse je décroche. J’entends "frappe chirurgicale" et là j’ai des visions de chirurgiens en train de frapper leur patient dans le bloc, où d’avions qui lâchent des bistouris sur un village avec un masque sur le cockpit. Pendant ce temps la discussion se poursuis me laissant loin derrière en train d’imaginer Monsieur Propre armé d’un M16 rempli de savon, et lançant des grenades de Febreze sur des ennemis particulièrement cradingues.
Certes le principe de double contrainte ne se limite pas à quelques slogans télé, on entend quotidiennement tout et son contraire, faut pas rouler en voiture, par contre faut en acheter, On ne peut pas avoir des patrons crédibles s’ils n’ont pas un salaire aussi démentiel que ceux des patrons américains (je parle des grands patrons bien sur) ; mais d’un autre coté on ne peut pas avoir une main d’œuvre compétitive si son salaire excède de trop celui du Bangladesh. Certains arrivent à servir les deux arguments pratiquement dans la même phrase.
Un coup cloche-pied, un coup croche-patte, c’est dur de suivre. Enfin, pour moi en tout cas c’est dur.

Dans un prochain post je vous parlerai de ma passion pour les livres et de ma contrainte personnelle de subvocalisation qui me fait aborder chaque nouveau bouquin comme un Everest insurmontable, (pas des livres sur la cybernétique pourtant) mais là je crois que le débat est assez haut comme ça. Il m’a fallu bien des efforts pour accoucher de ces quelques concepts chaotiques qui m’embrouillent quotidiennement. La vie serait tellement plus facile si j’étais un mutant, mais... loin s’en faut.